Consultations au privé
Une réflexion sur la prescription de médication chez les jeunes
Un phénomène préoccupant émerge au Québec : la consommation de médication chez les jeunes de 12 à 25 ans est en forte augmentation (La Presse, 2024). Entre 2019 et 2023, les prescriptions ont grimpé de 18 %, soulevant des questions sur l’état de la santé mentale des adolescents et jeunes adultes dans la province (La Presse, 2024). Est ce que les consultations au privé peuvent aider les Québecois et Québecoises.
Une réalité alarmante
Près de 22,3 % des garçons québécois de 12 à 17 ans consomment des psychostimulants pour traiter des troubles comme le TDAH, un taux presque deux fois supérieur à la moyenne canadienne. Chez les filles, la consommation d’antidépresseurs a augmenté de 62 % en cinq ans (La Presse, 2024).
Les raisons de l’augmentation des prescriptions de psychotropes
1. L’impact de la pandémie
La crise sanitaire de la COVID-19 a été un catalyseur majeur de la détérioration de la santé mentale chez les jeunes. Isolement, fermeture des écoles, incertitude face à l’avenir : autant de facteurs ayant contribué à une explosion des troubles anxieux et dépressifs.
Par ailleurs, une étude longitudinale du développement des enfants du Québec révèle qu’en 2018, environ un jeune sur six (15 %) présentait des symptômes d’anxiété généralisée modérée ou sévère, une proportion similaire à l’été 2020, peu après la première vague de la pandémie de COVID-19. (INSPQ, 2024).
2. Un accès limité aux soins spécialisés
Au Québec, les ressources en psychothérapie et en santé mentale pédiatrique sont limitées. De nombreux jeunes et leurs familles se tournent vers les médicaments comme solution rapide en attendant une prise en charge plus complète.
3. Une meilleure détection des troubles
Les professionnels de la santé mentale sont aujourd’hui mieux formés pour repérer des problèmes tels que le trouble bipolaire, la dépression ou encore les troubles anxieux. Cette sensibilisation accrue peut expliquer une partie de l’augmentation des prescriptions.
Les alternatives offertes par les consultations au privé en psychoéducation et psychothérapie
Pour combler les lacunes, certaines familles optent pour des consultations au privé. Ces services offrent. Ces services offrent une vaste gamme de prestations qui peuvent répondre aux besoins des individus, notamment :
- Une prise en charge rapide : Les consultations dans le secteur privé permettent un accès plus rapide à des professionnels qualifiés. Par exemple, une famille peut obtenir une rencontre initiale avec un psychoéducateur, un psychologue ou un psychothérapeute en moins d’une semaine. Cela est particulièrement utile pour des situations urgentes telles que la gestion des crises d’anxiété, les troubles comportementaux ou encore des problèmes de socialisation.
- Un accompagnement personnalisé : Les professionnels conçoivent des interventions sur mesure, adaptées aux besoins uniques de chaque individu ou famille. Que ce soit pour soutenir un enfant ayant des difficultés à l’école ou pour accompagner un adulte dans sa gestion du stress, les plans d’intervention offrent une flexibilité et un bon ajustement aux besoins de la personne.
- Des approches variées et novatrices : Les praticiens peuvent prendre plus d’initiatives et utilisent des techniques d’aujourd’hui qui sont validées par la littérature scientifique, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, les approches de pleine conscience, les interventions systémiques ou encore des méthodes basées sur les neurosciences. Ces pratiques permettent d’explorer des solutions créatives et adaptées aux besoins spécifiques.
Amélioration notable que l’on peut observer
Les familles qui optent pour ces services constatent souvent des améliorations significatives. Des récentes études indique qu’une proportion considérable des parents ayant recours aux consultations au privé en psychoéducation rapportent une amélioration notable des comportements de leur enfant (INESSS, 2024).
Les interventions psychoéducatives et les programmes de gestion du stress jouent un rôle clé dans le renforcement du sentiment de compétence des adolescents face aux défis quotidiens. Plusieurs études montrent que ces approches favorisent une meilleure gestion du stress, des exigences scolaires et des interactions sociales. Par exemple, un programme de gestion du stress en milieu scolaire a permis aux élèves d’acquérir des compétences essentielles pour leur bien-être émotionnel et leur réussite scolaire (Revue de l’Université de Moncton, 2018). De plus, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ, 2024) souligne l’importance de développer les habiletés personnelles et sociales des jeunes pour renforcer leur capacité à gérer le stress et les émotions.
En bref, ces études démontrent que les interventions structurées et bien ajustées peuvent entraîner des améliorations significatives au niveau du comportement, mais aussi du bien-être des adolescents.
Les conséquences potentielles d’une trop grande utilisation de médication
Le recours accru aux psychotropes chez les jeunes peut avoir des effets positifs lorsqu’il est bien géré, mais il comporte aussi des risques. Les effets secondaires, la dépendance ou encore la stigmatisation associée à la prise de médicaments pour la santé mentale sont des aspects à considérer. De plus, un traitement pharmacologique sans accompagnement psychothérapeutique peut s’avérer inefficace à long terme.
Que faire pour inverser la tendance ?
1. Investir dans la prévention
Les campagnes de sensibilisation à la santé mentale doivent être intensifiées pour répondre aux besoins croissants des jeunes et de leurs familles. Il est essentiel de développer des programmes éducatifs accessibles dans les écoles, visant à informer les élèves sur les stratégies de gestion du stress, la reconnaissance des signes précurseurs de troubles mentaux et les méthodes d’autogestion.
Les communautés, quant à elles, peuvent organiser des ateliers interactifs et des campagnes d’information pour favoriser une meilleure compréhension de la santé mentale et réduire la stigmatisation. La collaboration entre les parents, les enseignants et les professionnels de la santé est cruciale pour créer un environnement favorable au bien-être des jeunes. En outre, des outils numériques tels que des applications ou des plateformes en ligne pourraient être développés pour fournir un accès immédiat à des ressources pratiques et à des services d’aide.
Une prévention accrue pourrait non seulement diminuer la prévalence des troubles mentaux chez les jeunes, mais aussi renforcer leur résilience face aux défis quotidiens.
2. Augmenter l’accès aux services d’aide : Évaluation en santé mentale, services de psychoéducation et psychothérapie
Un effort collectif est indispensable pour raccourcir les listes d’attente en santé mentale et offrir un accès égalitaire à des soins alternatifs aux médicaments. Cela nécessite de déployer davantage de ressources afin de recruter et former des professionnels spécialisés, tels que des psychologues, des psychoéducateurs et des psychothérapeutes. Ces efforts devraient également inclure une meilleure répartition des services dans les régions éloignées, où les besoins sont souvent les plus pressants.
La mise en place de cliniques privées et communautaires, de services mobiles ou de solutions de télésanté peut jouer un rôle clé dans la réduction des barrières géographiques et financières.
Par ailleurs, des partenariats entre les secteurs public et privé pourraient également contribuer à élargir l’accès, notamment en soutenant les programmes d’aide gratuits ou à coût réduit pour les familles à faible revenu. En investissant dans des approches inclusives et novatrices, il serait possible de répondre aux besoins grandissants en matière de santé mentale tout en réduisant la dépendance aux traitements médicamenteux.
Les consultations au privé en psychoéducation et en psychothérapie offrent des avantages significatifs pour répondre rapidement et efficacement aux besoins des jeunes en difficulté. En permettant un accès rapide à des professionnels qualifiés, ces services complètent les ressources publiques et contribuent à réduire les délais d’attente.
3. Encourager les consultations au privé
Le soutien gouvernemental, par le biais de subventions ou de crédits d’impôt, pourrait rendre ces consultations plus abordables pour un plus grand nombre de familles, augmentant ainsi l’accessibilité à des soins adaptés et personnalisés. Renforcer ce modèle d’accompagnement pourrait représenter une solution complémentaire importante pour répondre aux défis croissants en matière de santé mentale des jeunes.
Conclusion
La hausse des prescriptions de psychotropes chez les jeunes au Québec est un signal d’alarme qui appelle à une mobilisation rapide et efficace. Offrir des solutions adaptées et accessibles pour la santé mentale des jeunes est non seulement un investissement dans leur bien-être, mais également dans l’avenir de la société québécoise dans son ensemble. Les consultations au privé en psychoéducation et en psychothérapie représentent une voie essentielle pour combler les lacunes actuelles et assurer un accompagnement de qualité.
Pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous avec un professionnel de la santé mentale, n’hésitez pas à consulter notre page Contactez-nous ou à nous appeler directement au (514) 416 8879.
Références
- Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). (2024). Interventions psychosociales pour les enfants et adolescents ayant un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). En ligne.
- Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (2024). Développement des habiletés personnelles et sociales chez les jeunes. En ligne.
- Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (2024). Santé mentale et troubles mentaux en contexte de pandémie COVID-19. En ligne.
- Journal de Montréal. (n.d.). Antidépresseurs chez les jeunes : Une augmentation préoccupante au Québec. Consulté à l’adresse https://www.journaldemontreal.com.
- La Presse. (2024, 25 novembre). Prescription de psychostimulants au Canada : Les adolescents québécois loin devant. En ligne.
- La Presse. (2024, 27 mars). Prescription de psychotropes chez les jeunes : Augmentation marquée, changements souhaités. En ligne.
- Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OPPQ). (n.d.). Rapports et publications sur les services de psychoéducation. Consulté à l’adresse https://www.ordrepsed.qc.ca.
- Ordre des psychologues du Québec (OPQ). (n.d.). Les bienfaits de la psychothérapie au privé : État des lieux au Québec. Consulté à l’adresse https://www.ordrepsy.qc.ca.
- Revue de l’Université de Moncton. (2018). Programme de gestion du stress en milieu scolaire : impact sur le bien-être des élèves. En ligne.
Rédigé par :
Thinhinane Ould Younes, Psychoéducatrice
Vice Présidente de PsychoÉducAction
Site web : Psychoeducaction.com